A force de m’intéresser aux blogs, aux blogues, je finis par attraper le virus de l’écriture. Et je ne m’en plains pas. Je vais devoir écrire quelques 400 pages d’ici deux ans. Autant dire qu’il est souhaitable que cette activité me colle à la peau, voire à la main, au clavier, peu importe.
A force d’écouter les bloggeurs parler de leurs pratiques, de leur vision, je finis par croire que mes billets pourraient intéresser ou bien même être lus. Je me suis retenue ce soir de débloquer les moteurs de recherche pour qu’enfin un internaute égaré en cette fin mars, ne trouve un intérêt à déchiffrer quelques lignes subtiles sur mes états d’âmes du soir.
Blogs littéraires, blogs tout-court, blogosphère ou communauté d’écrivains, l’appellation interpelle. Associer blog et littérature a quelquechose de l’obsène. On se demande bien pourquoi, surtout quand on n’est pas une littéraire comme moi. La question se pose de savoir si le blog est littéraire parce qu’il parle de littérature, c’est une option, ou bien parce qu’il est reconnu par la communauté de littéraires, d’écrivains, en cela on pense à la communauté bien confidentielle, mais tout de même, des blogs d’écrivains et de leur maison d’édition comme publie.net. Une sorte de forteresse au milieu d’un univers bien contrôlé par des instances traditionnelles, je nomme ici les sociétés d’édition.
Ecrire est donc une activité littéraire en soi, voila comment je résumerais la chose. Et les mots que l’on tape sur son clavier, dans son billet, n’ont pas besoin ou vocation à être d’une qualité exceptionnelle, leur caractère immédiat, spontané et créatif suffisent à susciter une dénomination dont on peut se prévaloir. Certaines contraintes cependant accompagnent cette activité littéraire créatrice: le support, l’hypermédiation et la régularité. Les medias sociaux aussi. Bref, cette activité littéraire nécessite un apprentissage de pratiques tout à fait nouveau. Tout le monde peut blogger mais encore faut-il se constituer une communauté, être lu, pour être reconnu, comme un bloggeur, mieux comme un écrivain. Cela enlèvera t-il la reconnaissance recherchée (parfois inavouée) des écrivains à être publiés « pour de vrai ». Pas de lancement pour la sortie d’un blog. Mais pour un livre, la promotion est bien huilée et tout de même, cela apporte quoi qu’on en dise une reconnaissance dans le monde des écrivains, bloggeurs, littéraires…