Selon « le Sun », la facture pour héberger les hôtes du G20 avoisine le million d’euros, de quoi exploser le budget annoncé par l’Elysée.
Le coût d’organisation des sommets du G20 fait régulièrement jaser. En juin 2010, à Toronto, les festivités des G8 et G20 avaient coûté quelque 960 millions d’euros.
Nicolas Sarkozy s’était alors engagé à ce que l’accueil français soit « 10 fois inférieur ». Le budget G8 de Deauville et du G20 de Cannes était donc fixé à 80 millions d’euros. En période de crise, ces bonnes intentions ne pouvaient qu’être saluées.
Une suite à 37.000 euros la nuit
Le « Sun » s’est pourtant amusé à pointer les excès du rendez-vous cannois de novembre, annonçant un budget hôtelier tournant autour du million d’euros. Les restrictions budgétaires semblent ainsi ne pas avoir affecté le choix des chambres d’hôtel pour accueillir les hôtes prestigieux de la France. Le président américain aurait ainsi été logé dans la suite Grace Kelly du Carlton à 35.000 euros la nuit.
Le service de communication du Carlton dément au « Nouvel Observateur » cette information, rappelant qu’en fonction des périodes et de la taille des suites, une nuit dans ce palace oscille entre 200 et 20.000 euros.
Côté Majestic, les informations du « Sun » sont en revanche compatibles avec les tarifications affichées par l’hôtel où les prix vont de 200 à 40.000 euros. Selon le tabloïd britannique, Nicolas Sarkozy y a occupé la suite présidentielle facturée 37.000 euros la nuit.
« Faux, c’est dix fois moins », réplique néanmoins Franck Louvrier, conseiller en communication de l’Elysée, sur le blog du journaliste du « Monde », Arnaud Leparmentier .
Pour Angela Merkel et Dimitri Medvedev, le prix des chambres avancé par « le Sun » est plus modeste, situé entre 11.600 et 35.000 euros.
L’addition s’envole
En ce qui concerne les véhicules, les équipements et la sécurité, « le Sun » avance une estimation autour de 58 millions d’euros. Les patrouilles militaires dans la baie de Cannes sont évaluées à un peu moins de 30 millions d’euros.
L’addition dérape. L’enveloppe réduite à 80 millions d’euros promise pour Deauville et Cannes explose sur la croisette avec un montant minimum de 90 millions juste pour ces deux jours.
Du côté du quai d’Orsay, les comptes ne sont pas tout à fait les mêmes. Lors d’un point-presse, le porte-parole du ministère, Bernard Valero, a annoncé un coût de 20 millions d’euros.
Au jeu des « Chiffres et des lettres », pour qui le compte est-il bon ?
Article publié dans le Nouvel Observateur.