La commission Infrastructure de la Chambre a voté un assouplissement de la loi pour les cyclistes, qui ne seront toutefois pas autorisés à faire n’importe quoi.
Le tourne-à-droite pour les vélos, c’est pour bientôt. La commission Infrastructure de la Chambre a voté jeudi une proposition de loi permettant aux gestionnaires de voiries (Région ou communes) d’autoriser les cyclistes à franchir un feu de circulation alors qu’il est au rouge. Objectif : « Renforcer l’attractivité du vélo en améliorant le temps de parcours des cyclistes. »
La perte de temps due aux feux serait de 20 % dans des grandes villes comme Bruxelles. Plusieurs pays voisins de la Belgique (Allemagne, Pays-Bas, France) appliquent déjà cette mesure, parfois à titre expérimental. Sans constater une hausse des accidents de la circulation.
Uniquement sous stricte condition
Franchir un feu rouge : cette alléchante latitude ne sera cependant accordée que sous stricte condition. Elle ne s’appliquera pas automatiquement à tous les carrefours mais bien à ceux que les responsables des voiries auront choisis. Les cyclistes ne pourront par ailleurs pas faire n’importe quoi. On pourra tourner à droite le long du trottoir, pas à gauche, ni continuer tout droit en croisant un flux de circulation. A l’exception cependant du sommet des carrefours en T, où le cycliste pourra continuer tout droit sans couper les autres bandes de circulation.
Les croisements où s’appliquera le tourne-à-droite seront par ailleurs soumis à une signalisation spécifique : un triangle bordé de rouge comportant un vélo stylisé ainsi qu’une flèche.
Les piétons et voitures gardent la priorité
Enfin, même s’il franchit le feu, le cycliste devra prendre garde. Les piétons qui traversent sur le passage protégé et les voitures venant de gauche garderont la priorité.
Si les associations de cyclistes réclament depuis longtemps cet assouplissement du code de la route, le secrétaire d’Etat fédéral à la Mobilité, Etienne Schouppe (CD&V) a tenté jusqu’au bout de s’opposer à la proposition présentée par quatre députés socialistes.
Pour lui, c’était clair : « Un feu rouge, doit rester un feu rouge : un signe obligatoire et univoque de s’arrêter et de céder le passage. » Au cours de débats, très vifs, il a invoqué un avis Conseil d’Etat datant de 2001, l’absence d’avis rendu par le Régions qui devront appliquer le tourne-à-droite… sans parvenir à convaincre les députés.
Vote en séance plénière la semaine prochaine
Reporté à plusieurs reprises, le vote de la commission a finalement eu lieu, moyennant deux abstentions des parlementaires CD&V et N-VA. Le vote en séance plénière aura lieu jeudi prochain.
Article publié sur lesoir.be.