Quand outil et créativité se rencontrent…
Selon une étude menée par Jack Goncalo, professeur au département de comportement organisationnel à l’université Cornell, Jennifer S. Mueller de l’université de Pennsylvanie et Shimul Melwani de l’université de Caroline du Nord, nous avons tendance à avoir un parti pris contre les idées créatives et ce, même quand on les désire ardemment. Alors qu’elles sont le moteur de l’innovation, les organisations, les institutions et leurs responsables ont tendances assez uniformément à les rejeter, même lorsque la créativité est le moteur essentiel de leur existence.
Image : Est-ce que le monde traditionnel des affaires est en guerre contre la créativité ?, parOpenSourceWay.
Pire, les gens ont tendance à ne pas les reconnaitre et à être mal à l’aise quand ils y sont confrontés. En fait, constate l’étude, les idées créatives ont plutôt tendances à générer un sentiment d’incertitude qui rend la plupart des gens mal à l’aise. Ils ont tendance à les rejeter au profit d’idées purement pratiques et éprouvées. Pire notre partialité vis-à-vis des idées créative est si subtile, qu’elle nous empêche bien souvent de les reconnaître. Dans les expériences menées par le professeur Goncalo, les cobayes avaient ainsi une réaction négative quand on leur présentait une innovation comme une chaussure de course équipée d’un tissu pour refroidir le pied et réduire les ampoules, alors qu’à priori, on devrait plutôt faire bon accueille à une pareille révolution ! 😉
Alors que les gens affirment explicitement apprécier les idées créatives, bien souvent, ils les considèrent négativement et ont tendance à les rejeter, comme on écarte du revers de la main un nouveau produit parce qu’on ne le connaît pas ou qu’on doute de ses effets. Cela ne veut bien sûr pas dire que toute idée qui vous rend mal à l’aise est une solution créative – les mauvaises idées sont toujours des mauvaises idées -, mais que vous devriez vous y reprendre à deux fois quand vous avez tendance à rejeter une idée…
“L’incertitude que les idées créatives génèrent en nous, nous rend moins capables de reconnaître la créativité quand on en a le plus besoin”, concluent les chercheurs (via Science Daily).
Une étude précédente (.pdf) de Jack Goncalo et Jennifer S. Mueller montrait déjà que les plus créatifs talents d’une entreprise sont majoritairement perçus comme de piètres leaders. Le créatif fait un piètre manager car aux yeux de ses subordonnés : un leader crédible doit être sérieux plutôt qu’original. Les stéréotypes ont décidément la vie dure.
Un bon article sur InternetActu qui date un peu mais quand même.