Quelle stratégie pour favoriser l’innovation en France ? La réponse de Henri Verdier, Président du Pôle de compétitivité Cap Digital : une filière de l’innovation.
Ayant découvert, ces dernières années, l’efficacité de la “coopétition”, le gouvernement encourage désormais différentes formes d’organisation industrielle impliquant les acteurs, grands et petits. C’est plutôt bien, naturellement.
C’est ainsi que les États Généraux de l’Industrie qui se sont tenus l’année dernière ont abouti à la mise en place d’une politique de filières, 11 filières parmi lesquelles les technologies de l’information, de la communication et des services.
C’est ainsi aussi que le Commissariat général aux investissements d’avenir (le “Grand emprunt”) a annoncé la création de quelques “Instituts de recherche technologique” et vient de lancer un appel à propositions.
C’est ainsi, enfin, que l’aménagement du plateau de Saclay est en passe de devenir le fer de lance de la politique industrielle française. C’est-à-dire une politique (intéressante au demeurant) de concentration de forces d’enseignement et de recherche, mais loin des publics, loin des créatifs, loin des lieux de rencontre et d’ébullition.
L’innovation est partout
Je suis globalement favorable à cette politique. Les “industries matures”, comme dit le centre d’analyse stratégique, ont besoin de cette focalisation, de cette organisation et de cette puissance, et nous avons besoin des “industries matures” pour conserver l’emploi, la puissance technologique et la présence internationale qu’elles représentent.
Mais en même temps, je ne peux m’empêcher de constater que le même Conseil d’analyse stratégique, quand il s’interroge sur les perspectives de création d’emploi après la crise, annonce ne rien pouvoir attendre des industries matures et recommande de se focaliser sur les jeunes entreprises innovantes et les “industries proches des marchés finaux” (industries de service).
Et ce constat ne fait que rejoindre le sentiment dominant de la plupart des acteurs de Cap Digital, qui ont l’impression de ne pas se retrouver complètement dans la manière dont les choses se structurent aujourd’hui.
Économie de l’Internet, homme augmenté, villes intelligentes et durables, médias et divertissement, économie de la contribution, nouveaux services, nouvelles participations citoyennes, réalité augmentée, services mobiles et géolocalisés, monnaies virtuelles : un intense phénomène de destruction créatrice emporte les économies occidentales et provoque, pour de nombreux analystes, un changement d’époque similaire à la Révolution industrielle
Lire la suite du papier sur l’innovation sur le site d’Owni ou sur le blog d’Henri Verdier où il fut initialement posté.