En rappel du printemps arabe de l’an dernier, les étudiants québecois sont fiers d’avoir pu dans une empreinte qui les relie à l’europe, même du sud, montrer leur résistance. C’est bien de résistance dont on parle ici. Une désobéissance sociale qui crée le désordre et le chaos. L’autre jour, je me demandais si le concept de résistance était compatible avec la non-violence. Des références pourraient être trouvées à ce sujet. Ghandi, la révolution orange. Même si nous savons tous que l’argent est le nerf de la résistance, et que notamment dans le cas de la révolution orange, des milliardaires ont soutenu la cause pour penser gagner, il n’empêche que ces jeunes québécois pourraient nous en apprendre. Habituée aux grèves françaises qui sont codifiées pas mal merci, je suis impressionnées par l’organisation, la créativité et l’intelligence dont font preuve ces étudiants. Je suis par ailleurs sidérée par la résistance et le mépris des médias et d’une partie de la population qui s’exprime et qui est audible.
Si les media sont comme partout dans le monde, en lien avec le pouvoir, ce qui explique ce mépris surement, j’ai eu beaucoup de difficultés à trouver de l’information sur cette grève jusqu’au moment où, le gouvernement a concédé une ouverture et accepté un début de négociation. Les minutes consacrées à ces événements augmentait depuis quelques jours vertigineusement. Et voilà donc le conflit sur la place publique, au grand jour, incontournable mais dans l’impasse.
Ce qui me surprend encore plus, c’est cette rigidité du pouvoir politique et cette façon de ne pas revenir sur des décisions qui suscitent autant de controverses. Je croyais que la négociation était une vertu de l’Amérique du nord et je m’attendais à en apprendre sur le sujet. Or, le dialogue est bloqué et semble impossible. Des attitudes que nous pourrions qualifier de « paternalistes » sont mises en avant par des représentants du peuple, utilisant les media comme un mediateur au lieu d’en nommer un « vrai ». Finalement, et même si je suis acquise à leur cause, je me sens otage d’un conflit dont je voudrais le règlement et dont je constate à tous les jours son éloignement.