Miss Pixels évolue dans l’art visuel depuis plus de 20 ans. Depuis 2009, elle utilise le iPhone comme principal médium d’expression. Pionnière de l’iPhoneographie, elle est la référence canadienne en matière d’art mobile….
Son succès est international. Invitée dans plusieurs pays pour exposer ses images modernes, elle explore les diverses façons d’utiliser la photographie et les nouvelles technologies.
L’on peut retrouver ses images sur papier dans le premier livre sur l’iPhoneographie (aux Éditions No Stratch Press ).
L’année dernière le magazine Wired a craqué pour deux de ses photos et le MoMA (Museum of Modern Art of New-York) a diffusé sa pièce nommée « 4th of July » aux 400 000 abonnés de son réseau social.
Afin d’en savoir plus sur son art, je lui ai posé quelques questions. Elle y répond avec gentillesse et nous dévoile un peu de son univers artistico-numérique. Miss Pixels aimerait un jour avoir un filtre photographique à son nom, on lui en souhaite une collection…
Pourquoi faire de la photographie avec un iPhone?
Tout a commencé par un pur hasard! J’ai un bac en Art Visuel, profil création, alors durant mes études, j’ai eu quelques cours techniques en photographie mais le médium n’était pas fait pour moi. Je suis du type nerveuse, rapide, énergique et spontanée (lire totalement énervée…) et la photographie traditionnelle me demandait de réfléchir à la technique et d’anticiper le résultat ce qui est aux antipodes avec mon processus de création instinctif.
Je me suis procurée mon premier iPhone en 2009. Peu de temps après, comme tout le monde, je me suis mise à prendre des clichés de façon spontanée mais la designer graphique en moi avait besoin de manipuler et transformer tout ça question de m’approprier de ces images. C’est à ce moment que je me suis mise à exploiter à fond les applications disponibles. Le déclic s’est fait rapidement. Je venais de trouver un médium qui me collait à la peau. C’était un coup de foudre technologique qui reliait tout ce qui me définissait: les arts, la techno et la spontanéité.
Qu’est-ce que l’iphoneographie représente pour toi?
C’est devenu mon langage plastique dominant. Je fais encore de la peinture et de l’illustration mais l’iPhoneographie est maintenant mon principal médium, celui auquel je touche et pense à tous les jours. Après 2 ans de production, je me définie maintenant comme une artiste mobile.
Je pratique au quotidien et j’ai même développé mes habitudes de pratique et de recherche. J’expérimente et esquisse beaucoup, de la même façon qu’un artiste traditionnel.
Mon laboratoire est «mobile» et il tient dans la main, alors à tous les événements auxquels j’assiste, je me permets d’esquisser en rafale des tonnes de clichés, de les manipuler et les diffuser à l’instant même. C’est souvent dans ces événements que je découvre de nouveaux rendus!
Où puises-tu ton inspiration?
Je suis alerte et intéressée par ce qui se passe autour. Je consomme énormément de ce qui est diffusé sur le web concernant les Arts, sur le design, sur la techno. J’ai toujours une avidité de tout vouloir savoir et voir. C’est impossible je le sais mais je me soigne pas. Des sites comme Booooooom, Worbz, HUH, Mashable, Saatchi Online sont de mon quotidien.
Mon réseau social aussi est un grande source d’informations et d’inspirations. La communauté des iPhoneographers est active et généreuse, donc en me créant un réseau spécialisé dans ce domaine ça me permet de profiter des informations qui circulent et aussi, de m’imprégner de tout ce qui se fait.
Que cherches-tu à capter à travers tes oeuvres?
Je cherche à transformer une micro-seconde de vie captée avec mon iPhone en un moment définitif et impérissable. Travestir un cliché anecdotique et anodin pris avec un téléphone (qui ne méritait probablement aucune attention de qui que ce soit) en une image intéressante et puissante avec un langage plastique.
Parce qu’il y a de ça dans le geste de prendre une photo avec un appareil cellulaire, l’aspect «cliché» (snapshot) de la photographie. Les contraintes de l’appareil sont aux antipodes des appareils HDR que l’on trouve sur le marché. Créer à partir d’un outil moins performant est une stimulation en soi et a créer chez moi une fascination pour l’exagération du bruit numérique, du grain et de la couleur.
En ton dernier projet, tu cherches à établir un lien entre le langage virtuel et le réel, comment perçois-tu la frontière qui sépare les deux dimensions?
Le Hashtag Project© consiste à prendre des clichés dans un environnement et d’indexer le moment avec de vrais hashtags 3D et par la suite, de les indexer à nouveau dans l’univers virtuel avec l’aide des outils disponibles sur le web (flickr, twitter, 4square…).
Je confronte le langage virtuel à un environnement réel en le sortant de l’écran et lui donnant une dimension humaine. Dans ce projet, je cherche aussi à exprimer avec plus d’intensité avec une image ce que j’exprimerais en 140 caractères ou avec un pouce levé.
Par exemple, la photo de mon fils au lac qui tient à bout de bras le hashtag #like devient une image encore plus puissante parce qu’elle fait non seulement référence à l’esthétisme de l’image mais au contenu global de la photo, soit l’image, le message, le lieu et l’émotion du sujet au moment où le cliché a été pris.
Ce projet est en mutation et en développement, j’ai choisi consciemment de le développer et le faire évoluer aux yeux de tous. Un projet final sera exposé et diffusé, d’ailleurs il a été accepté par KickStarter, reste à le mettre en ligne!
Utilises-tu beaucoup d’applications? Quelles sont tes essentielles?
Mes iPhoneographies passent à travers parfois 4 ou 5 apps ! Mes essentielles sont FX Photo Studio, PS Express, Tilt Shif , Lo-Mob, Picture Show et Photo Fx.
Quels sont tes projets au futur?
Oui et tous aussi stimulants les uns que les autres! Une expo conférence au Apple Store de la rue Ste-Catherine le 16 juin à Montréal. Une exposition en Europe sera annoncée prochainement en collaboration avec un partenaire majeure. J’ai très hâte que cette nouvelle sorte, je suis la seule canadienne dans le groupe! Aussi, je collabore avec un développeur européen d’application mobile, qui sait, peut-être un jour utilisera-t-on un filtre nommé MissPixels. Je le souhaite!
– Le site Web de Miss Pixels
– Miss Pixels sur Flickr
– Miss Pixels sur Twitter
– Miss Pixels sur Facebook
Article publié sur synchro-blogue.com.